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Lionel Habasque, Terres d’Aventure : « Le voyage à vélo a un gros potentiel »

Dernière mise à jour : 12 sept.


Du trekking au voyage à vélo, il n’y a qu’un pas pour Terres d’Aventure et plus largement pour le groupe Voyageurs du Monde.

Cela fait quelques temps que le groupe propose des voyages à vélo dans les catalogues de ses filiales Terres d’Aventure et Allibert. Il y a huit ans, le groupe a également fait l’acquisition de l’agence Rando Vélo, basée à Blois. « C’est là, sur les bords de la Loire, qu’est né le tourisme à vélo en France », souligne Lionel Habasque, PDG de Terres d’Aventure et directeur général délégué du groupe Voyageurs du Monde.

Mais le véritable coup d’accélérateur a été l’acquisition, il y a deux ans, du groupe autrichien Eurofun, le n°1 européen des voyages à vélo, qui exploite une dizaine de marques. « Le voyage à vélo a connu un fort développement ces dernières années et cela s’est même accéléré pendant le Covid. L’activité s’est démocratisée avec le développement des pistes cyclables, notamment. La France avait pas mal de retard sur son réseau cyclable, mais elle est en train de le rattraper », indique Lionel Habasque, qui est également un membre actif du bureau et ancien président de l’association France Vélo Tourisme (FVT).

Le développement d’une offre de services dédiés, ainsi que l’avènement du VAE, ont également contribué à l’essor du tourisme à vélo. « De nombreux TO, comme nous, se sont développés en proposant de gérer toute la logistique du voyage : transport des bagages, hébergement, roadbook. En ce qui nous concerne, nous avons transposé notre savoir-faire dans l’itinérance à pied à l’itinérance à vélo. Quant au VAE, clairement, cela a été un véritable accélérateur ! Le vélo électrique a rendu la pratique accessible à un public plus large. La moyenne d’âge des clients de l’agence se situe entre 40 et 50 ans Aujourd’hui, 50% de notre clientèle roule en vélos électriques », constate le pdg de « Terdav ». Autre tendance, le gravel. « Nous avons une offre gravel, principalement de vélos musculaires. Il y a une vraie tendance, c’est un peu le trail du vélo. Mais c’est une activité plus sportive, qui reste encore une niche ». Les pratiquants sont aussi plus souvent autonomes.


Développer les hébergements


Regroupés au sein de France Vélo Tourisme, les acteurs publics et privés du tourisme s’emploient à promouvoir et à organiser l’itinérance à vélo, notamment l’hébergement avec le label Accueil Vélo. « Il faut accélérer la labellisation. Nous recensons aujourd’hui 8 000 établissements Accueil Vélo. L’objectif est de passer à 20 000 d’ici 2030, c’est très ambitieux mais nécessaire. Nous devons augmenter notre capacité d’accueil ». Car la France nourrit l’ambition de devenir la première destination vélo, place détenue aujourd’hui par l’Allemagne. « On a du boulot ! lance Lionel Habasque. Aujourd’hui, la France est la destination n°2, mais l’écart avec l’Allemagne est énorme, c’est un rapport de un à cinq. Certes, l’historique n’est pas le même. Nous avons développé des sentiers pédestres quand les Allemands ont développé des pistes cyclables. La pratique du vélo est plus importante outre-Rhin et dans les pays nordiques, qu’elle ne l’est en France. Mais tout est en train d’évoluer. Le plus gros frein, à mon avis, réside dans la logistique. Nous avons beaucoup de retard sur l’intermodalité entre le vélo, le bus, le train. Quand on veut revenir après un voyage d’une semaine, il est très compliqué, voire impossible de trouver un train ou un bus avec son vélo ! En Allemagne, il n’y a pas à réfléchir. Sur les infrastructures cyclables, ça va dans le bon sens, mais c’est tout ce qui gravite autour qu’il faut repenser, comme des parkings sécurisés pour garer son vélo quand on va visiter les châteaux de la Loire », témoigne Lionel Habasque.


Le patron de Terres d’Aventure compte aussi sur la jeune Filière économique France Vélo, au sein de laquelle il représente FVT, pour peser sur les politiques publiques. « La mise en place de la filière France Vélo, dans laquelle la partie voyage a toute sa place, va nous permettre d’avoir un poids économique suffisant pour lever certains freins et orienter favorablement certains développements en faveur du vélo ». Car, il en est convaincu : « La France a - sur la papier - un énorme potentiel, de par la diversité des paysages, la diversité culturelle, ou encore culinaire, pour devenir la première destination mondiale du tourisme à vélo. Nous avons aussi cette vitrine incroyable qu’est le Tour de France, qui donne envie aux cyclistes du monde entier de venir pédaler sur nos routes et de gravir les grands cols mythiques. Tous ces éléments nous sont très favorables, mais il reste encore beaucoup à faire ». Un défi à relever collectivement. // EG

 

Le groupe Voyageurs du Monde

Le vélo occupe désormais une place non négligeable au sein du groupe Voyageurs du Monde, qui affiche un chiffre d’affaires global de 700 M€ en 2023, sous l’ensemble de ses marques : Voyageurs du monde, Terres d’Aventure, Allibert trekking, Comptoirs des Voyages, GNGL, Chamina, Nomade aventure, Déserts… L’activité voyage à vélo représente quelque 122 M€, en totalisant la part vélo d’Allibert et Terres d’aventure (7M€), Rando vélo (Loire Valley Travel, 5M€), Eurofun Group (110 M€). Plus Ekilib au Québec, racheté en début d’année.//


 


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